Qu’est-ce que la loi sur la facture électronique ? Qui est concerné ? Quand votre entreprise doit-elle se préparer ? Comment adapter ses outils et processus à l’e-invoicing ? Toutes les réponses se trouvent dans ce guide complet sur la facturation électronique !
La facturation électronique arrive en France ! Bien plus qu’une simple dématérialisation, cette nouvelle norme vise à faciliter le suivi des factures. Si elle a pour vocation d’améliorer la lutte contre la fraude fiscale, sa mise en œuvre présente aussi de nombreux atouts pour les entreprises.
Par définition, une facture électronique est entièrement dématérialisée de sa création à sa réception. L’envoi s’effectue via des moyens numériques et notamment via une plateforme de dématérialisation partenaire de l’administration ou directement via le Portail Public de Facturation. Même l’archivage et l’intégration de la facture dans votre comptabilité se font numériquement.
Les factures transmises par voie électronique seront conformes uniquement si l'authenticité de l’émetteur, l'intégrité des informations contenues et leur lisibilité sont garanties.
Vous pensez peut-être que vous êtes déjà passé à la facturation électronique, puisque vous envoyez vos documents par email en format PDF. Mais ce n’est pas le cas ! La loi est claire sur le sujet : les documents doivent être émis dans des formats sécurisés, afin que le contenu ne soit ni altérable ni modifiable pendant tout le processus, de l’envoi à l’archivage.
C’est l’article 153 de la loi de finances pour 2020 qui définit l’obligation d’utiliser la facturation électronique (ou e-invoicing) entre entreprises, clients, fournisseurs et prestataires assujettis à la TVA.
L'article 195 de la loi de finances pour 2021 a ensuite autorisé le gouvernement à prendre des mesures visant à :
La loi sur la facturation électronique définit deux autres obligations pour les entreprises.
L’obligation d’archiver les factures électroniques, dans leur format original, dans un coffre-fort numérique sécurisé.
La transmission d’un e-reporting à l’administration fiscale, contenant des informations inhérentes aux opérations commerciales réalisées avec des particuliers (échanges BtoC) ou avec des opérateurs étrangers (professionnels, entreprises ou particuliers).
D’après l'ordonnance n° 2021-1190 du 15 septembre 2021, les acteurs concernés par la facturation électronique sont les entreprises établies en France, soumises à la TVA, effectuant des opérations d'achats et de ventes de biens et/ou prestations de services sur le territoire national..
Toutes les entreprises établies en France sont concernées, qu’elles travaillent avec des particuliers, professionnels ou organisations et quelle que soit leur taille. Elles doivent, dès à présent, se préparer à cette réforme pour éviter les sanctions.
Les sociétés qui commercent avec des opérateurs situés à l’étranger doivent se soumettre à l’e-reporting.
Tout d’abord, il faut comprendre que le passage à la facturation électronique va s’opérer en deux temps :
À ces dates, les entreprises devront aussi être capables d’archiver ces documents dans un système de comptabilité ou de gestion commerciale comprenant un coffre-fort numérique sécurisé.
Pour toutes les entreprises
Toutes les entreprises soumises à la TVA en France, quelle que soit leur taille.
Pour les grandes entreprises
Entreprises de plus de 5 000 salariés et dont le chiffre d'affaires est supérieur ou égal à 1,5 milliard d’euros.
Pour les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)
Entreprises de moins de 5 000 salariés, avec un chiffre d’affaires compris entre 50 millions et 1,5 milliard d’euros ou un bilan compris entre 43 millions et 2 milliards d'euros.
Pour les TPE et PME
Entreprise employant entre 10 et 250 salariés, avec un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros ou un bilan inférieur à 43 millions d'euros.
Pour les micro-entreprises
Entreprises de moins de 10 salariés, avec un chiffre d'affaires ou un bilan annuel inférieurs à 2 millions d'euros.
D’après le Ministère de l’Économie et des Finances, la loi sur la facturation électronique va faire gagner 4.5 milliards d’euros aux entreprises. Un chiffre qui vous paraît disproportionné ? Pourtant, cela s’explique par des raisons très claires.
Grâce à une gestion 100% numérique, pouvant être automatisée, les charges administratives baisseront et les entreprises gagneront du temps !
Le gain de temps généré par la facturation électronique permettra aux services comptables de s’atteler à des missions à plus forte valeur ajoutée, augmentant la compétitivité des entreprises françaises.
Les factures électroniques permettront de diminuer les délais de paiement, renforçant la trésorerie des entreprises et les opportunités de placement.
La facture électronique permettra de mieux lutter contre la fraude à la TVA. D’ailleurs, à terme, l’État prévoit un préremplissage des déclarations de TVA.
Grâce au Portail Public de Facturation, l'État pourra anticiper plus facilement les ralentissements et accélérations des mouvements macro-économiques.
Avec les données transitant par le Portail Public de Facturation, l'État aura connaissance, en temps réel, de l’activité des entreprises françaises.
Pour émettre les factures et les transmettre à l’administration fiscale, chaque entreprise sera tenue de passer par une plateforme de dématérialisation publique (PPF) ou partenaire (DPD). Les sociétés auront aussi la possibilité de se faire accompagner par un opérateur de dématérialisation (OD) pour gérer leur flux de facturation.
Quelles sont les différences entre ces acteurs ? Comment choisir la solution adaptée à votre entreprise ? On décrypte.
Acteur incontournable de la loi sur la facture électronique, le Portail Public de Facturation (PPF) centralise les données de facturation à destination de l’administration fiscale. Si vous utilisez déjà Chorus Pro, sachez que cette plateforme fonctionnera sur le même principe. Les entreprises devront y déposer leurs factures B2B, facilitant ainsi leur gestion et leur suivi.
Par ailleurs, le PPF offrira un annuaire permettant, entre autres, l’inscription des différentes entreprises et de leur(s) plateforme(s) de dématérialisation. Un outil utile pour retrouver rapidement des informations de facturation sur vos clients, fournisseurs et partenaires.
Disponible dès juillet 2024, le Portail Public de Facturation s’adressera aux grands groupes, ETI, TPE, PME et microentreprises qui vendent leurs produits ou services aux professionnels et à d’autres entreprises.
Une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) propose des solutions techniques de dématérialisation des flux de facturation. Ses services, qui couvrent aussi bien l’émission que la réception de factures numériques, prendront également en charge les workflows P2P (Procure-to-Pay) et O2C (Order-to-Cash).
Les entreprises privées, qui souscrivent à une PDP, auront l’autorisation d’échanger directement des flux de données de facturation entre elles.
Pour être un partenaire officiel de l’administration fiscale, la plateforme de dématérialisation devra obtenir une certification et s’enregistrer auprès des autorités compétentes. À ce jour, aucune plateforme n’a obtenu de certification. La liste des PDP officielle sortira au deuxième semestre 2023.
Pour obtenir l’autorisation de devenir une PDP, les prestataires de services pourront s’enregistrer auprès de la DGFIP et effectuer certains audits. La certification est ensuite valable durant 3 ans renouvelables.
Un Opérateur de dématérialisation (OD) est une entreprise privée qui propose le même type de services qu’un PDP. Cependant, il n’est pas tenu d’obtenir une homologation de l’État pour fonctionner.
Ainsi, une organisation utilisant un OD ne peut échanger directement des données de facturation avec une autre. Elle devra forcément passer par le Portail Public de Facturation, car seules les plateformes de dématérialisation agréées et le PPF ont le droit de transmettre des factures à l’administration fiscale.
Vous utilisez Facture.net pour votre facturation ? Sachez que notre outil a déjà mis en place de nouvelles fonctionnalités pour répondre présent à ce nouveau défi de la facturation électronique !
Créez vos factures dans un format approuvé officiellement par la DGFiP
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Transmettez vos factures électronique automatiquement vers le Portail Public de Facturation
Même si elles sont numériques et dématérialisées, les factures réalisées sous Excel, Word ou en format PDF, envoyées par email à vos clients, ne s’adaptent pas aux normes de la facturation électronique.
La DGFiP distingue trois types de formats officiels (CII, UBL et Factur-X) des autres formats pouvant être autorisés lors des échanges entre plateformes PDP.
Le Portail Public de Facturation et les plateformes de dématérialisation partenaires de l’État sont tenues de réceptionner les factures dans ces formats, uniquement.
Cependant, une période transitoire est prévue pour les entreprises émettant des factures en format PDF simple. Jusqu’au 1er janvier 2028, elles pourront les déposer sur le PPF ou les PDP afin de les convertir en CII, UBL ou Factur-X.
Selon la DGFiP, les trois types de formats officiels sont :
Facture papier, PDF ou aux normes de la loi sur la facturation électronique, certaines mentions obligatoires restent ! Cependant, la nouvelle loi sur l’e-invoicing comporte des précisions au sujet de certains cas particuliers. Tour d’horizon sur les informations légales des factures dématérialisées…
La loi sur la facturation électronique impose de nouvelles mentions obligatoires lors de cas particuliers, listés ci-dessous :
💡 La loi sur la facture électronique prévoit des pénalités si les informations légales sont incomplètes. Pour chaque mention manquante ou inexacte, vous risquez une amende fiscale de 15 €.
L’un des atouts majeurs de la loi sur l’e-invoicing, pour les entreprises, est de faciliter le suivi des factures, depuis leur création à leur paiement. En effet, cette nouvelle norme impose la mise à jour des statuts des factures afin de suivre leur cycle en temps réel. Ce qui permet aux entreprises de vérifier d’éventuels rejets ou annulations, de bénéficier du préremplissage de la déclaration de TVA, mais aussi de garder une comptabilité saine.
La DGFiP a spécifié une dizaine de statuts pour labelliser les étapes de vie d'une facture électronique. Certains sont obligatoires, d'autres sont facultatifs, définis comme « libres » et « recommandés ». Par ailleurs, certains statuts se mettent à jour automatiquement, alors que d’autres doivent être apposés par le client ou le fournisseur.
Les statuts obligatoires sont suivis et transmis à l'administration fiscale. Ils aident également les entreprises, clients et fournisseurs, à connaître l’état d’une facture en temps réel.
Peu importe la plateforme sélectionnée pour la gestion de vos factures, vous aurez accès à ces statuts suite à leur dépôt sur le PPF ou le PDP.
Les statuts recommandés apportent des informations complémentaires, utiles au service comptabilité des entreprises, ainsi qu’aux prestataires de recouvrement et de mandat de paiement.
Il est conseillé des les utiliser si vous gérez un grand flux de factures et/ou que vous souhaitez optimiser votre trésorerie en relançant rapidement les impayés.
Les statuts libres ajoutent des détails au cycle de facturation. Ces statuts aident à réduire les délais de paiement en faisant remonter des anomalies plus rapidement.
Ils sont aussi un moyen de vérifier, en quelques secondes, le règlement d’une facture. Plus besoin de se connecter à sa banque et de rechercher un paiement parmi les multiples flux de trésorerie.
Peu importe la taille de votre entreprise, dès le 1er juillet 2024, vous devez pouvoir réceptionner et traiter les factures électroniques. Même si vous faites partie des TPE qui n’auront une obligation d’émission qu’en 2026, mieux vaut anticiper ce changement majeur dans le traitement de votre facturation.
Voici 3 étapes clés pour anticiper l’e-invoicing et être prêt à l’heure !
En premier lieu, il est conseillé d’évaluer le niveau de maturité de votre entreprise en matière de dématérialisation de l’envoi ou de la réception des factures. C’est aussi l’occasion de faire le point sur vos outils existants. Ainsi, posez-vous la question suivante :
Si ce n'est pas le cas, nous vous recommandons de rechercher rapidement un outil adapté à votre taille, à vos besoins et à votre organisation. Vérifiez bien que le logiciel sélectionné met tout en œuvre pour être conforme aux nouvelles obligations liées à la facturation électronique.
Une autre étape clé pour se préparer à la facturation électronique consiste à réaliser une cartographie complète de toutes les parties prenantes (clients et/ou fournisseurs) des flux de factures. En d’autres termes, vous devez répondre aux questions suivantes :
Le passage à la facturation électronique va impliquer de nombreux départements (comptabilité, finance, commercial, juridique, logistique...). Par ailleurs, sa mise en place risque de prendre plusieurs semaines.
Il est essentiel d'anticiper les besoins en termes de formation, de recrutement et d'accompagnement au changement pour responsabiliser vos équipes afin qu’elles soient opérationnelles au 1er juillet 2024.